Monsieur le Ministre,
D’abord, je voudrais vous remercier pour votre effort de médiation dans cette crise malgache. Toutefois, à la lecture de votre dernière déclaration, je voudrais faire la remarque : Monsieur le Ministre, pourquoi cette hâte de conforter Monsieur Rajoelina dans ses déclarations et prises de position ? Alors que le monde a noté que l’Afrique du Sud s’est abstenue de tous commentaires par respect de sa position en tant que médiateur.
Monsieur le Ministre, le souci du peuple malgache est la reconstruction de la Nation, qui passe par la Constitution et les Élections, que Monsieur Rajoelina soit candidat à une élection ou non. À mon avis, l’annonce de cette non-candidature par Monsieur Rajoelina n’est que poudre aux yeux. Il veut faire avaler aux Malagasy et à la Communauté Internationale un processus de sortie de crise bancal. Monsieur Rajoelina a déjà proposé récemment les “législatives d’abord”; avant ça, les “présidentielles d’abord”; et maintenant le “référendum d’abord”. Mais ça a été, est et serait toujours dénoncé par la monde, la société civile et l’opposition malgaches, et la Communauté Internationale, car les principes sur lesquels il se base ne sont pas clairs et le processus qu’il avance est trop flou, voire suspect.
Je crois qu’il faut que le monde, et en premier la France dont vous représentez, s’en tienne à ses principes. Il faut que le monde soutienne, nous Malagasy, dans notre recherche de solution pérenne à cette crise. Il faut que tout ensemble, nous en tenons aux principes “pacifique, inclusive, neutre et consensuelle” des Accords Maputo/Addis-Ababa/Pretoria,
- qui nous ont déjà montré le processus pour sortir Madagascar de cette crise,
- qui nous permettent de voir plus loin au-delà de la première élection dans la reconstruction de la Nation malgache,
- et qui, de surcroît, ont déjà été acceptés par beaucoup.
Veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de ma haute considération.
Haja Raza
